jeudi 21 juin 2012

Au Japon, 15 mois après Fukushima


La routine estivale à Tokyo


Un chat d'information sur la situation actuelle au Japon a été organisé par l'Ambassade de France le 14 juin dernier. En résumé, la vie est redevenue normale, sauf pour les hotspots dans la préfecture de Fukushima. Voici quelques extraits, l'integralité peut être consultée ici.

Commentaire de la part de Pascale B.: Je pars au Japon début Juillet pour 3 semaines. Tokyo et ballades dans le périmètre de Tokyo, le sud du Japon et peut-être l’île d’Hokkaido. Quelles précautions dois-je prendre concernant des risques de contaminations ? Quelles recommandations feriez-vous quant à l’alimentation, l’eau de boisson ? Y a-t-il des lieux à éviter ? Des aliments à ne pas prendre ? Vais-je rentrer en France chargée comme une pile ? Merci pour vos réponses.
Aujourd’hui, la surveillance exercée par les autorités japonaises montre que les denrées alimentaires les plus contaminées sont les champignons, certaines productions végétales particulières comme les pousses de bambous, les crosses de fougères. Des dépassements des normes japonaises de contamination sont encore observés pour ces productions. La contamination de certains poissons de rivières (saumon, carpes) entraîne aujourd’hui encore des dépassements des normes, de même que pour certains poissons marins (anguille, poissons de roche).
De manière générale cependant le niveau général de contamination des productions animales et végétales a fortement baissé. De plus la surveillance a été renforcée et certains producteurs ont même mis en place des dispositions plus sévères que celles des autorités.
Toutes ces dispositions concourent à renforcer la sécurité alimentaire.
Concernant l’eau de boisson, aucun dépassement des normes n’a été porté à notre connaissance à partir des informations disponibles.

Commentaire de la part de Visiteur : Quel est le calendrier de la restauration des sols autours de la centrale, et quand peut-on estimer que la vie y reprendra normalement ? Comment peut-on nettoyer les sols contaminés ?
La situation de restauration des sols est contrastée en fonction du niveau de contamination. Pour les zones proches de la centrale et très contaminées (> 50mSv) on estime que personne ne pourra revenir avant probablement au moins 10 ans.


Commentaire de la part de Visiteur : Comment comprendre le passage suivant de l’ASN : « Au 31 décembre 2011, plus de 14 000 bilans [thyroïdiens] avaient été réalisés. Ce bilan n’a pas révélé d’anomalie dans environ 70 % des cas. Dans les autres cas, les anomalies révélées (kystes liquidiens ou nodules) ne nécessiteraient pas, selon les médecins, la mise en œuvre d’examens complémentaires. » Est-ce que ce sont des médecins français qui parlent, ou les rapports du gouvernement japonais ? Quel est le point de vue de l’IRSN ou de l’ASN ?
Pour ce qui concerne les bilans thyroïdiens, ce qu’on a observé lors de l’accident de Tchernobyl est que l’apparition de cancer se produit généralement 5 ans après l’exposition environ. La surveillance des personnes exposées doit se poursuivre pour assurer le suivi sanitaire.


Commentaire de la part de Lily : Mais il existe des chiffres de contamination du sol (Bq/m2) sur l’Europe contaminée par Tchernobyl. A quelle région européenne ou française peut-on comparer la contamination de la ville de Tokyo, même si la contamination dans le cas d’une ville est "mobile" (vent, pluie…)
La France a été globalement contaminée à un niveau de l’ordre de quelques centaines de Bq/m2. Ce niveau est très au dessus de ce qui a été mesuré à Tokyo mis à part quelques points "chauds" localisés qui ont ou seront traités.


Commentaire de la part de J. S. : Le lobbying du nucléaire étant très puissant au Japon, quelles certitudes avons-nous sur la véracité des informations communiquées par les autorités japonaises, quelles qu’elles soient ? Il y a t-il des contre expertises de faites par d’autres organismes tels que l’ASN ou l’IAEA ?
Les autorités japonaises compétentes sont multiples : Ministère de l’Industrie, Ministère de l’Environnement, Ministère de la recherche, et aussi autorités locales (Préfecture, Mairie). Un certain nombre d’association publient également leurs résultats. Tous ces résultats sont cohérents. Des équipes françaises de l’IRSN ont participé à des campagnes de mesures avec les équipes japonaises, et ont trouvé les mêmes résultats que leurs partenaires japonais.


Commentaire de la part de Midori Watanabe : Bonjour, Mes questions concernent la piscine de désactivation N°4 (et éventuellement la N°3) : Le rapport N°40 de l’ASN mentionne que la piscine N° 3 est aussi chargée en combustible. Cette piscine présente-t-elle les mêmes risques que la piscine N° 4 dont on a beaucoup parlé de manière alarmiste récemment dans les médias ? Dans le cas d’un nouveau séisme de forte puissance, qui, malgré les travaux de consolidation effectués par TEPCO, pourrait causer des dégâts importants sur cette piscine et entrainer un dénoyage des combustibles, existe-t-il des dispositifs de substitution qui permettraient un refroidissement suffisant de ces combustibles afin d’éviter le scénario catastrophe annoncé par ces médias ? Je vous remercie pour votre attention.
Bonjour, aujourd’hui le risque identifié sur les différentes piscines du site est bien le séisme. Certaines structures ont été renforcées pour permettre une meilleure résistance. Néanmoins face à un nouveau séisme majeur la garantie de tenue des structures n’est pas assurée.
L’enjeu est donc de rapidement évacuer les combustibles des piscines. Pour ce qui concerne le refroidissement, à l’heure actuelle le combustible est beaucoup plus "froid" que l’an dernier et l’opérateur dispose de beaucoup plus de temps pour remettre de l’eau en cas d’avarie.


Commentaire de la part de David L.: L’une de mes amies voudrait se rendre au Japon à partir d’octobre pendant un an, mais sa famille lui pose des limites à cause de Fukushima. Avec tout ce que j’ai lu d’intéressant ici, dans quelles mesures pourrait-elle rassurer sa famille ? En effet, elle compte vivre à Tôkyô pendant quelques mois avant de partir vers Osaka.
Pour ce qui est d’un séjour d’un an à Tokyo, les niveaux de contamination de cette ville font que l’exposition qui en résulte est faible. Le risque alimentaire est également faible du fait des contrôles exercés et des sources d’approvisionnement variées à Tokyo. L’IRSN ne déconseille pas le séjour à long terme au Japon. Pour les zones moins contaminées (entre 20 et 50mSv), l’objectif est de permettre un retour définitif des populations sous 6 mois à 3 ans environ, sachant que dans une partie de cette zone, les personnes sont déjà autorisées à revenir dans la journée.
Pour les autres zones, il n’y a pas eu d’évacuation.
Dans tous les cas les travaux de décontamination sont lancés.

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